Voiture à bogies AB 1000
L’association SGVA préserve 6 voitures à voyageurs provenant du Réseau Breton, dont la n° 1000 (De Dietrich).
Fiche Technique :
- Voiture à bogies
- Année de construction : 1899
- Réseau d’origine : Société Générale des Chemins de fer Economiques – Réseau Breton
- Masse à vide : 11 tonnes
- Longueur hors tampons : 12,550 m
- Entraxe des bogies : 7,600 m
- Empattement des bogies : 1,500 m
- Nombre de places assises : 52 places de seconde classe (configuration actuelle)
Cette voiture à plates-formes ouvertes est l'ancienne voiture-salon du Réseau Breton. Elle est facilement identifiable parmi les voitures d'origine bretonne de par sa morphologie singulière : fenêtres hautes, larges baies fixes, grandes plates-formes vitrées...
Les archives qui sont parvenues jusqu'à nos jours précisent que cette voiture n'a que très peu roulé pendant les deux premières décennies suivant sa livraison (690 km parcourus en moyenne par an). On notera la pose d'un compteur kilométrique (!) en janvier 1904. Vers la fin des années 1950, cette voiture est utilisée en économat avant d'être finalement équipée de sièges en moleskine et utilisée, jusqu'en 1967, dans les trains de voyageurs et MV du Réseau Breton.
Faisant partie du lot de véhicules achetés en 1969 par la municipalité de Rennes, elle est transportées par camion en octobre 1970, dans la plaine de Baud, et parquées derrière des palissades de bois dans l’attente de « servir d’attraction pour les enfants » (sic) dans les futurs parcs publics de la ville. Le projet ayant finalement été abandonné, en février 1972, la n° 1000 et d'autres voitures (voir voitures à bogies dites "bretonnes" ) sont une nouvelle fois chargées et acheminées jusqu’à la gare marchandises où elles sont placées sur wagons SNCF à destination de la vallée du Rhône.
Très dégradée, la n° 1000 n'est pas restaurée en priorité et ne reprend du service que deux ans plus tard, après notamment reconstruction de sa toiture. Les sièges type "autorail" sont déposés et les aménagements intérieurs sont adaptés pour sa nouvelle fonction de "Voiture Buffet" ; rentrant alors dans la composition des trains touristiques, elle sert de boutique/buvette.
Dans les années 1980, la 1000 perd ses aménagements spécifiques et reçoit des banquettes en bois classiques portant sa capacité à un peu plus de 50 places assises. De 1995 à 1997, cette voiture circule sur le Chemin de Fer de La Mure pour palier au manque de matériel dû à l'incendie d'une remise à Saint Georges de Commiers.
Repeinte pendant son séjour en Isère, elle conserve ensuite cette livrée rouge "La Mure" après son retour en Ardèche.
En 2003, l'équipe du film "Arsène Lupin", de Jean-Paul Salomé avec Romain Duris et Kristin Scott Thomas, sélectionne la n° 1000 pour entrer dans la composition du train utilisé pendant le tournage de plusieurs séquences.
Indécelable à l'écran, certaines scènes ont été tournées avec une composition réduite, emmenée par le locotracteur Y.
La n° 1000 continue à circuler jusqu'en 2005.
En 2006, ses bogies sont prélevés pour dépanner une autre voiture bretonne aux bandages hors côtes (selon les critères SNCF pour circuler sur le tronc commun) et la 1000 est placée en attente, sur des bogies d'atelier. Les bénévoles s'attachent à la protéger des dégradations, en la bâchant à plusieurs reprises, suite à des actes de vandalisme, et en obturant provisoirement ses accès.
En 2017, un accord est conclu avec l'exploitant du Train de l'Ardèche pour une restauration dans un délai de 5 ans. Son transfert à Lamastre est réalisé en juin à l'aide des grues de levage de la société Marquet.
Les premiers démontages sont entrepris dès le mois d'octobre.
En novembre, la voiture a été acheminée en gare de Colombier-le-Vieux pour être retournée sur le pont tournant de 12 mètres de long.
Dès son retour au dépôt de Lamastre, l'autre face a été démontée pour la suite de la révision de l'ossature.
Après les montants latéraux, c'est au tour de la toiture d'être traitée par un sous-traitant local.
Dans le même temps, les boiseries conservées (planches d'habillage) sont aérogommées.
L'intérieur bénéficie du même traitement.
Les bénévoles sont intervenus en juillet pour vernir les compartiments et les plafonds.
Après la haute saison touristique, l'équipe des menuisiers de Lamastre a repris le chantier de restauration dont le résultat s'annonce déjà de haute qualité !
Le 12 décembre 2018, les menuiseries sont achevées ; la voiture quitte son garage. Les équipes techniques vont s'atteler à sa révision technique (roulement, freinage...) dans l'atelier voisin.
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